INTERVIEW AVEC YOANN ETIENNE

Interview avec Yoann Étienne, latéral gauche âgé de 26 ans, formé au l’AS Monaco et passé par Lorient et Guingamp notamment.
Yoann évolue aujourd’hui à Romorantin en N2.

Salut Yoann, merci à toi d’avoir accepté mon invitation, c’est un plaisir pour moi de t’interviewer. Comment tu vas ?

Salut, ça va bien et toi ?

Ça va aussi merci.
Pour les personnes qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter toi ainsi que ton parcours ?

Je m’appelle Yoann Etienne, j’ai 26 ans. J’ai commencé le foot à l’âge de quatre ans et demi au Bourget. J’ai signé par la suite à l’AS Monaco où j’ai fait toutes mes classes de formation jusqu’au contrat professionnel. Je suis passé par le Cercle de Bruges, un an en prêt, sur la première année de mon contrat professionnel. Ensuite je suis retourné à Monaco pendant un an et à la fin de ma deuxième année professionnelle, j’ai été transféré à Lorient où j’y ai passé un an. Après un mercato très difficile, j’ai donc été faire le stage UNFP. J’y suis resté quelques semaines avant de rebondir à l’EN Avant de Guingamp où j’y ai aussi passé un an. À l’issue de cette saison, je me suis retrouvé sans club et là je suis actuellement au SO Romorantin.

Comment t’est venue cette passion pour le football ? Est-ce une histoire de famille ou pas du tout ?

Ma mère m’a tout simplement inscrit parce que j’avais toujours un ballon dans les pieds à la maison.

Comment s’est déroulée ton enfance ?

J’ai passé toute mon enfance à La Courneuve, jusqu’en sixième, avec ma mère et mon petit frère. Ensuite je suis allé en sport-études au Bourget et à l’âge de 12 ans, je suis allé vivre chez ma tante à Issy-les-Moulineaux avant d’intégrer le centre de formation à 14 ans, au niveau scolaire. Niveau études, je suis allé jusqu’au bac. Ma mère ne travaille pas car elle est en situation d’handicap depuis de nombreuses années.

Tu intègres l’AS Monaco très rapidement dans ta jeunesse, tu te rendais compte de la chance que tu avais d’évoluer dans un tel club ?

À l’époque j’avais le choix entre plusieurs clubs et quand j’ai vu Monaco, je n’ai pas hésité.

Quels souvenirs gardes-tu de tes premières années à Monaco pendant la formation ?

L’ambiance en centre de formation. Toutes les années passées au centre sont sans doute les meilleures années de ma vie. Il y aussi la victoire en finale de la Coupe Gambardella.
- Je reviens sur la Coupe Gambardella. Vous vous retrouvez souvent avec les partisans de cette victoire, Tristan Muyumba notamment. Ce triomphe doit être souvent au centre des discussions ?

C’est vrai que ce sujet revient souvent dans les discussions footballistiques parce que ça reste un trophée majeur dans la carrière d’un footeux. Cependant ça reste difficile desevoircar tout le monde fait son petit bout de chemin, dans des clubs différents mais je suis toujours en contact avec certains joueurs.

- Est-ce que tu aurais une anecdote marquante à nous raconter qui s’est déroulée durant la Gambardella ?

La seule qui me revient en tête: à la fin du premier match face à Rodez, le coach nous avait dit qu’on ne gagnerait jamais la Gambardella car on était passé à la limite de la défaite et on s’était qualifié aux tirs au but.
On lui a montré que c’était une petite erreur de parcours.

- Tu gravis les échelons au fil des années, tu sentais que le club avait énormément confiance en toi ?

J’ai gravi les échelons au fil des années, mais ça n’a pas été un chemin simple. En étant en formation, j’ai connu les équipes amateurs. Après on sait que Monaco est un boncentredeformation, il y a un nombre de joueurs monstre qui passe dans ce club. Peut-être que je n’ai pas su faire les choses pour jouer avec l’équipe première mais ils ont quand même misé sur moienmefaisant signer mon contrat professionnel.

- Tu signes ton premier contrat professionnel en 2018 avec l’ASM, quels sentiments lorsque tu signes ce fameux papier ?

Je suis content et je suis fier de rendre ma famille fière. Un rêve qui se réalise et le début d’une nouvelle aventure.

- Tu es prêté au Cercle Bruges, le club partenaire avec Monaco, comment se passe ta saison là bas ?

La saison se passe plutôt bien. J’enchaîne pratiquement tous les matchs de la saison en étant titulaire. C’était vraiment une bonne saison pour moi.
Un prêt qui t’a apporté tout ce que tu pouvais te souhaiter.
À ton retour à l’ASM, est-ce que ton statut ou ta place dans la hiérarchie avait changé ou pas ?

En rentrant à Monaco, j’étais censé faire une reprise avec l’équipe première. Comme à chaque début de saison, on passe les tests médicaux et là on a constaté un problème de bassin, ce qui m’a éloigné de terrain pendant un mois. Mais je pense réellement que c’était une excuse pour me mettre de côté parce que je sortais d’une saison complète en Belgique, d’une préparation avec mon préparateur physique et je ne ressentais aucune douleur. Suite à ça j’ai fait la reprise avec l’équipe réserve.

- Tu en veux ou tu en as voulu au club ?

Sur le coup, tu es en colère car tu ne ressens aucune gêne, aucune douleur et on te dit que tu ne peux pas pratiquer et qu’on te met à l’arrêt. Au jour d’aujourd’hui, c’est derrière moi, je n’y pense même plus.

Tu quittes Monaco pour rejoindre Lorient, comment se passe ton intégration dans ce club ?

Mon intégration à Lorient se passe très bien. Je suis arrivé en toute fin de mercato avec la réserve. En pleine période de préparation, je suis lancé avec l’équipe première dans un match amical face à Rennes, c’était difficile pour moi car j’arrivais sans aucune préparation. J’ai ensuite fait toute la première partie de saison avec la réserve avant d’intégrer l’équipe pro en début de deuxième partie de saison.

Si je te parle du 27 janvier 2021, cela t’évoque quelque chose ?

Premier match et première titularisation en Ligue 1 face à Dijon. Un moment de fou que je souhaite à n’importe quel joueur de foot de vivre. En plus c’était un match à enjeu, parce qu’on jouait le maintien, contre un concurrent direct. Un match rempli d’émotions et rebondissements. J’ai pris un carton rouge, annulé ensuite par l’arbitre. Pour couronner le tout, la victoire au bout.
- Tu quittes Lorient, tu mets du temps à retrouver un club. Tu attendais la bonne opportunité ou tout simplement les offres se faisaient rares ?

Quand j’ai quitté Lorient, les offres se faisait rares. Étant adhérent à l’UNFP, je n’ai pas hésité à aller faire ce stage qui me permettait de garder la forme physique. J’y ai passéquelques semaines avant que Guingamp ne me contacte. J’ai donc finalement signé pour un an.

- Cette saison à Guingamp, tu évolues avec la réserve. Qu’est-ce qu’il te manquait pour t’imposer avec l’équipe première ?

Je pense que ce qu’il me manquait pour m’imposer avec l’équipe première est l’agressivité au niveau défensif. C’est un point sur lequel j’ai énormément travaillé à ce jour.
- Tu restes sans club pendant une saison entière, comment tu vis cette situation et comment ta famille le vit aussi en parallèle ?

C’est une situation très difficile pour moi car le foot est ce que j’aime faire et se retrouver une saison à s’entretenir seul sans avoir l’ambiance d’un vestiaire, c’estdurmentalement.Mais ma famille a toujours été là pour moi pour me soutenir dans cette épreuve.
Ça m’a aussi permis d’être là pour ma mère. Parce que j’étais quand même parti de la maison depuis l’âge de 12 ans et depuis cet âge-là, c’était la première fois que je passais une annéecomplèteauprès d’elle.

- Quels sont les clubs qui se sont manifestés cet été pendant le mercato ?

Cet été je n’ai pas attendu que les clubs se manifestent. Romorantin a contacté mon agent. J’ai passé quelques jours en mai qui se sont très bien passés et je n’ai pas hésité àsignerdans ce club où actuellement je me sens très bien au sein de ce club. On réalise un très bon début de saison, en espérant que ça continue en deuxième partie de saison.

- Justement, collectivement comme tu le dis tout se passe très bien. Individuellement comment tu te sens ?

Étant donné que je suis arrivé en tout début de saison, j’ai pu faire une préparation avec le groupe, ce qui m’a permis de ne pas avoir de décalage par rapport à ma saison blanche. Physiquement je me sens bien et sur le terrain aussi.
- Quels sont tes objectifs individuels et collectifs pour cette deuxième partie de saison ?

Mon objectif individuel est: de continuer à performer dans mon couloir.
Collectivement: je nous souhaite de continuer sur la lancée actuelle afin de terminer le plus haut possible au classement et d’aller le plus possible en Coupe de France.

- Au delà du court, as-tu des rêves ou objectifs que tu aimerais accomplir dans le football ?

Le rêve a toujours été de jouer toutes les plus grandes compétitions mais sans se voler la face ça devient compliqué. Cependant ça reste quand même un rêve. En objectif à court terme, j’aimerais pouvoir retourner rapidement dans le monde professionnel.

- Si tu devais décrire Yoann Étienne en tant que footballeur et en tant que personne, tu dirais quoi ?

En tant que joueur: bon footballeur, bonne qualité de pied et rapide.
En tant que personne: bon vivant avec la joie de vivre, toujours souriant et généreux.

Comment tu as trouvé l’interview sur 10 et en quelques mots Yoann ?

Un bon petit 10/10. Tu poses les bonnes questions, c’était top. La preuve: je t’avais dit jusqu’à 11h pour l’interview et il est midi.